Aïkido

Pratique respiratoire de Me Tsuda

« Si je dois donner un but à mon aïkido, ce sera d’apprendre à nous asseoir,

à nous lever, à avancer et à reculer. » Itsuo Tsuda

L’Aïkido « voie de fusion de ki » est un art japonais fondé par maître Morihei Ueshiba au milieu du vingtième siècle. Nous pratiquons dans la direction donnée par Maître Itsuo Tsuda qui suivit son enseignement, ainsi que celui de Maître Noguchi pour le Seïtaï. C’est le Ki, la respiration, aspect fondamental commun à ces deux pratiques, qui était au cœur de son travail. Voici un extrait de ce qu’il écrivit sur le sujet

Kokyu Nage

[…]Lorsque vous êtes saisi par derrière à bras le corps par une personne plus forte que vous qui vous empêche de vous asseoir… que faire ? Le projeter pour se dégager afin de pouvoir s’asseoir? Comme il pèse plus lourd que vous, vous ne pouvez le faire. Alors ? «devenir un enfant». Je vois un coquillage merveilleux sur la plage et je me baisse pour le prendre. J’oublie celui qui continue à me serrer par derrière. Il y a l’écoulement du ki¹ qui part de moi vers le coquillage alors qu’avant le ki était figé à la pensée de celui qui me serre avec tant de force. Il devient alors léger et chute par dessus mes épaules…

L’idée de projection provoque la résistance. Dans le geste de l’enfant, il y a la joie de ramasser le coquillage qui fait oublier la présence de l’adversaire.

Oublier l’adversaire tout en sachant qu’il est là, ce n’est quand même pas facile. Plus on essaye d’oublier, plus on y pense. C’est la joie dans l’écoulement du ki qui me fait oublier tout…

La pratique de l’Aïkido implique donc l’adoption du principe de la non-résistance, en ce sens qu’on ne pousse ni ne tire l’adversaire, qu’on évite d’agir dans un sens susceptible de susciter la force antagoniste. Elle implique aussi celle du principe du non-adversaire. Car sitôt qu’on y pense, notre ki est absorbé par lui, notre respiration-attention est bloquée. Mais pour ne pas être absorbé par l’adversaire, il faut avoir une certaine puissance de respiration.

Maître Ueshiba disait souvent : «L’Aïkido c’est un art de (musunde hanatsu) s’unir et de se séparer.»

Cette alternance d’union et de séparation, je l’ai obtenue par l’inspiration et l’expiration.[…]

Notre pratique s’inscrit dans cette démarche, cette philosophie pratique qu’Itsuo Tsuda , exposa dans ses ouvrages et transmise depuis au sein de différents groupes, dont les dojos de l’École Itsuo Tsuda par Régis Soavi Senseï.